Deuxième jour, le canyon est un véritable attrape touristes! L'entrée coûte 70 soles, seulement 20 soles pour les péruviens et les habitants du canyons essaient de nous arnaquer à chaque instant. Nous ne passerons qu'une nuit en bas, nous avons pris le minimum, c'est la première fois que nous sommes si léger en trek! Nous partons à 7h et moins d'une heure plus tard nous croisons Davy et Anne Laure de Lille, avec qui le contact passe assez vite. Nous marchons toute la journée ensemble. Davy est photographe, il nous apprend plein de truc pour nos photos et Anne Laure est libraire... :-) 
Ils avaient décidé de passer une nuit de plus dans le canyon mais finalement nous avons dû les influencer car nous partons pour cinq heures de montée tous les quatre!
Nous arrivons après moult efforts à 20h, à la frontale (une fois de plus) en ayant eu la chance de voir passer trois condors! Les premiers de ma vie... Un m'est passé au dessus, un deuxième en dessous et un dernier plus bas, j'ai eu le temps de les admirer à en être émue aux larmes!
Il faut se replacer dans le contexte pour comprendre, vous êtes en deuxième positions dans la cordée, le premier, loin devant, est hors de vue, les deux autres sont loin derrière, vous avez la sensation d'être seul au monde, vous avez marché depuis l'aube et les quatre heures de montée que vous venez de faire vous ont usées, le ciel s'assombrit, bientôt il fera nuit et le froid commence à vous engourdir les muscles, vous marchez droit devant, les yeux fixés sur vos pensées, sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées (cette dernière phrase vous l'aurez reconnu bien sûr, nous vient d'un grand poète). Vous êtes entourés de montagnes, le canyon s'étend à vos pieds et les monts enneigés vous regardent de haut et ; c'est à ce moment précis, alors que tout espoir avait disparu, qu'Isildur, le fils du roi, s'empara de l'épée de son père... Ok, je m'égare là! C'est donc à ce moment précis, que le roi des rapace vous survole de toute son envergure et de toute sa beauté sans un battement d'aile, en planant d'une grâce divine vers le crépuscule. A peine avez vous réalisé ce que vous venez de voir, qu'un deuxième condor vous passe tout à côté, suivi d'un dernier, tous trois s'en allant surement regagner le nid familial...
Nous arrivons à l'hôtel fatigués mais heureux. Après deux bières et une pizza nous sommes bien détendu et passons une très bonne nuit.