Nous partons à pied de San Pedro de Atacama, l'aventure "A dedo" (dedo = doigt > pouce, stop) commence!
Nous sommes rapidement pris dans un 4x4 par un homme guide de montagne, il y a déjà une auto-stoppeuse à bord. Elle parle tellement que nous avons du mal à en placer une, cela nous arrange un peu de ne pas avoir à faire la conversation, et nous piquons des pois!
Vers midi, nous sommes à Calama, on se fatigue à traverser toute la ville à pied, un monsieur nous donne même de l'argent pour que nous prenions le bus jusqu'à la sortie de la ville, il a dû avoir pitié! Les chiliens ont vraiment le cœur sur la main, le rapport à l'argent est complètement différent des autres pays du continent.
Nous marchons longtemps pour sortir de Calama, nous allons jusqu'au dernier rond point pour être sûr que se soit la bonne route. Il y a déjà deux mecs qui attendent du coup, on se place devant eux et au bout d'une vingtaine de minutes, un monsieur nous prend pour Antofagasta, deuxième ville du pays, c'est reparti pour 3h!
Nous sommes toujours dans le désert, à perte de vue il n'y a que du sable et des montagnes?. Les fenêtres de la voiture ne ferment pas, nus condamnant à respirer continuellement de la poussière. On se déshydrate très vite. Notre chauffeur nous parle de la guerre du pacifique (1879/1884) contre le Pérou et la Bolivie. Le Chili a gagné un tiers de son territoire les mines de nitrate du nord!
La région du Norte Grande est connue pour la richesse de ses sols, la plupart des mines renferment du cuivre, c'est la plus grande concentration de cuivre au monde.
La région est également connue pour son éternel ciel bleu, ici, pas de nuage, le soleil tape tous les jours de l'année, une région paradisiaque pour les personnes dépressives!
Josselin m'a abandonné, il dort profondément à l'arrière de la voiture, il a mis ses lunettes de soleil à la Lennon pour cacher ses yeux, mais sa tête bizarrement penchée sur le côté ne trompe personne!
Je suis seule à faire la conversation, ce qui n'est pas mon point fort! La route est tellement monotone que je me sens partir moi aussi, mon voisin doit également commencer à s'endormir car il relance sans cesse la conversation... Cela vaut mieux pour nous trois car le bas côté est envahis de cabanes en hommage aux victimes de la route. Il ne s'agit pas juste d'un bouquet de fleurs comme en France, dans la cabane il y a une croix, une photo de la victime agrandie et encadrée, des fleurs partout, etc. La route dans le désert est très meurtrière, les gens souffrent de somnolence due à la monotonie des paysages, c'est d'ailleurs peut être pour cette raison que nous sommes pris en stop, pour faire de l'animation.. En quelque sorte nous sommes des sauveurs pour toutes ces personnes qui saisissent l'occasion de nous faire monter à bord de leur véhicule!!!
Depuis le début du Chili, nous traversons le désert d'Atacama, surface la plus plane du monde et aussi désert le plus aride.
Nous arrivons à l'entrée d'Antofagasta en soirée, le café est indispensable après s'être abstenu toute la journée, et nous faisons un arrêt dans un carrefour, faute de meilleur endroit. Dans les boulangeries, on trouve plein de gâteaux au dulce de leche (confiture de lait), huuum! C'est reparti pour une heure de marche avant d'arriver au centre ville. Le bus aurait surement été moins fatiguant mais non seulement nous n'avons rien dépensé, et en plus, on nous a donné 2000 pesos (environs 3 euros).
En plus d'être la deuxième ville du Chili, Antofagasta doit surement être l'une des plus moches! De plus, tout est cher, il n'a que des gens friqués qui vivent ici. Manger dehors nous coûte un bras et l'hôtel le moins cher de la ville est pour nous le plus cher du voyage (30 euros à deux sans le petit déjeuner et la salle de bain partagée). Heureusement qu'il y a la mer à contempler mais il est impossible de s'y baigner à cause de l'alerte rouge, de toutes façons, il n'y a pas la plage...