Nous partons en taxi de bonne heure avec nos affaires de trek direction le terminal de bus pour Coroico. De là, nous prenons un mini bus jusqu'à La Cumbre où démarre le sentier. Nous partons pour trois jours environs de descente dans la jungle. Au départ il faut monter, nous atteignons le sommet à 4800 mètres deux heures plus tard. Il fait froid là haut, nous prenons en en cas de bananes et en offrons une à une mémé qui nous suit de près et qui ne s'arrête jamais. Elle revient de la Paz avec ses courses pour plusieurs semaines, elle a quelques jours de bus et de marche pour rentrer chez elle dans la montagne où aucune route ne passe. Il n'y a pas non plus d'hélicoptère contrairement à Mafate à la Réunion, les habitants de la région vivent vraiment en autarcie.
Nous commençons doucement à descendre la montagne et cette fois nous ne feront presque plus de dénivelés positifs pendant le reste du parcours.
Nous croisons deux français qui étaient avec nous à l’hôtel, ils sont partis avant nous ce matin et marchent moins vite, nous ne les reverront pas avant notre retour à La Paz.
Nous pique niquons au bord de la rivière que nous allons suivre pendant les trois jours, il fait bon, un peu frais mais le soleil nous chauffe le cœur et nous donne de l’énergie. Nous marchons bien l'après midi, le terrain est facile, il y a un seul chemin donc aucun risque de se perdre ! Nous croisons un groupe de touristes autrichiens avec un guide et nous rions d'être seuls sans personne pour nous dire quoi faire, où faire une pause, où manger ni où dormir !
Nous arrivons au premier campement à seize heure, il y a déjà une tente avec une jeune fille d'Irlande qui marche seule. Le groupe ne va pas tarder à arriver lui aussi et nous n'avons vraiment pas envie d'entendre parler anglais toute la soirée. De plus, il reste encore deux heures avant le coucher du soleil et nous voulons profiter au maximum de la journée, nous décidons donc de continuer un peu. Le chemin se corse de plus en plus, la descente est glissante et semée d’embûches. Nous marchons une heure sans nous préoccuper du bivouac mais il va bientôt falloir s'arrêter si nous voulons avoir le temps de monter la tente et de préparer à manger avant la nuit. Hélas, il n'y a aucun terrain plat le long de ce chemin creux et nous finissons par nous arrêter à côté d'un ruisseau en plein sur le chemin à la tombée de la nuit. Nous arrivons heureusement à nous laver dans l'eau gelée du ruisseau pour enlever l'excédent de crasse, nous pataugeons comme des gamins en nous éclaboussant, tout heureux que nous sommes d'avoir poser la tente, d'être seuls en pleine nature, d'avoir de l'eau pour nous laver et pour boire et un bon repas chaud qui nous attend. Nous purifions l'eau du ruisseau avec nos pastilles micropures et faisons cuire des pâtes à la sauce tomate agrémentés de parmesan, pour un repas de bivouac nous nous en tirons bien ! Il fait bon, nous dormons très bien compte tenu de l'emplacement et malgré les blessures que nous avons aux pieds causées par de nombreuses ampoules.