Nous sommes heureux de reprendre la route, de tracer ce désert interminable, vivement la mer, la plage et les barbecues!
Nous prenons le bus pour quitter la ville (ne pas faire deux fois la même erreur) qui s'étend sur des kilomètres.
Nous sommes assez vite pris par un mineur, il nous laisse au poste contrôle 20 minutes plus loin. De là, nous nous sommes pris pour la première fois par un camion, c'est d'ailleurs la première fois que je monte à bord d'un poids lourd! Quelle belle vue de là haut!
Cela ne dure pas, à peine quinze minutes plus tard, nous revoilà le pouce en l'air!
Nous tombons sur Pedro, quarante cinq ans et très jovial, avec qui nous ferons trente bornes de plus. Pedro nous laisse dans une bourgade à son arrêt déjeuner. Le soleil est de plomb aujourd'hui encore et nous sortons le parapluie pour nous cacher de ses rayons! Après une heure d'attente, nous sommes repris par un gars pas très causant ce qui nous permet de faire un somme et de bouquiner. Sur la panaméricaine, il y a un virage tous les vingts kilomètres, cela laisse le temps de voir venir! Et ce désert qui n'en finit pas, c'est tellement triste...
Le gars qui n'est pas très causant nous laisse à la bifurcation pour Tal Tal. Nous commençons à marcher, la ville est dans 22 kilomètres, il est 16h et les sacs sont lourds. Plusieurs voitures passent sans s'arrêter, mais heureusement, au bout d'un moment, un homme s'arrête, il nous parle lui aussi des inondations du mois dernier qui ont fait d'énormes ravages dans le coin. 
A dedo je peux vraiment pratiquer mon espagnol et me forcer à avoir de vraies conversations. Nous apprenons plein de choses sur le fonctionnement du pays et sur sa politique, alors qu'en France, cela ne nous passionne pas du tout. Notre dernier chauffeur d'aujourd'hui est très sympa, c'est marrant, des fois on a plus de conversation en dix minutes de trajet qu'en trois heures!
L'avantage en stop c'est qu'on ne dépense rien du tout, un peu de nourriture, quoi que pas grand chose, car la plupart du temps on oublie de manger, ou alors, on mange à 17h, il n'y a plus de rythme, on ne sait jamais où on dormira le soir, si se sera en tente ou dans un bon lit moelleux... Quelle aventure, dirait André Dusselier! Ce soir pour le coup, se sera une chambre super confortable, la petite ville de Tal Tal ne possédant pas de camping. Nous négocions le prix d'une chambre avec salle de bain, celle-ci est toute rose avec des frous frous par tout , c'est trop mignon!
Le soir, nous faisons comme la veille, nous allons acheter de quoi nous faire un pique nique le long de la plage en admirant le coucher du soleil qui encore une fois se couche un peu trop tôt! Ce rituel va devenir une habitude!