Nous roulons des heures dans cet environnement peu accueillant et heureusement ne retombons pas en panne. Nous atteignons la douane bolivienne vers 14h et il nous faut sortir tous nos bagages pour une fouille intégrale du bus et de nos affaires. Pendant que nous défaisons le plus lentement possible nos sacs pour éviter d'avoir à tout ranger ensuite, l'une des deux femmes de derrière nos sièges, arrive en criant au douanier qu'on lui a volé tout son argent liquide qu'elle avait laissé dans le bus, bizarre !
Du coup, le douanier ne nous embête pas et s'empresse d'aller calmer la victime. Nous remontons à bord mais cette dernière ne veut pas repartir sans que la police ne soit intervenue. Nous apprenons qu'elle transportait 15000 dollars sur elle mais ne saurons jamais à quelle fin, ni d'où cet argent provenait, ni pourquoi elle ne l'avait pas déclaré à la douane en arrivant et laissé dans le bus et pourquoi elle avait tant de liquide sur elle! Tout ceci est très étrange nous pensons, et alors qu'elle se met à pleurer, chacun y va de ses commentaires, l'un dit avoir vu le douanier repartir rapidement du bus après la fouille et avoir fait monter les gens avec empressement, un autre affirme avoir senti que le douanier bâclait les dernières fouilles à corps afin que le bus reparte plus rapidement. Puis quelqu'un trouve l'idée que cacher une enveloppe sous le siège serait possible, tous les habitants du bus se mettent donc à fouiller, et nous regardons tous deux dans nos affaires au cas où quelqu'un qui aurait dérobé cet argent l'aurait mis dans nos sacs par panique.
Et c'est à ce moment précis, alors que tout espoir avait disparu, mais que les larmes avaient redoublées de puissance (15000 dollars représentent les économies de toute une vie pour un bolivien), que l'autre femme de derrière s'empara du cache en plastique et l'arracha presque du siège pour laisser apparaître, sous nos yeux ébahis, l'enveloppe contenant les 15000 dollars intacte!!!
On imagine qu'elle aura glisser sous le cache malencontreusement, mais les plus suspicieux, s'imagineront surement que le douanier ou tout autre personne ayant aperçu cette enveloppe aurait pu la cacher volontairement en espérant que la pauvre femme, résignée, quitte le bus esseulée et ruinée et retourne la chercher uns fois que tous les passagers seraient descendus définitivement...
On ne se demande pas quel beau jeune homme d'apparence si confiant aurait de telles idées paranoïaques ! Il s'agit, de source sûre que se serait la clef d'un bonheur constant et et ô combien visuel pour constater que le ciel ne lui est pas tombé sur la tête... Serait-ce un gaulois ?
Après toutes ces émotions nous sommes tous affamés et réclamons notre repas compris dans le billet, malgré l'heure bien avancée le chauffeur nous indique qu'il nous faut patienter jusqu'à Villamontes soit, trois heures plus loin !
Une nouvelle personne monte dans le bus mais il n'y a plus de place, on demande alors au jeune homme qui sortira au prochain arrêt (quelques heures plus tard) de rester debout le reste du trajet ! Sans compter les enfants qui n'ont pas de siège et qui dorment dans l'allée centrale, les déplacements à l'intérieur du bus sont difficiles. 
Nous arrivons un peu avant 18h à Villamontes avec l'idée de visiter le sud est de la Bolivie, il reste environs 8h de route pour les passagers allant à Santa Cruz. Nous nous arrêtons dans le premier hôtel en vue, pas d'eau chaude, rien à manger aux alentours, aucun service, bref, on est heureux d'être revenus en Bolivie !