Nous nous levons vers dix
heures après une bonne nuit et demandons une eau chaude à l'hôtel qui accepte à
contre coeur. Il n'y a aucun touriste à l'horizon, l'hôtel ne doit pas avoir
l'habitude d'en recevoir et de rendre des services.

Nous partons ensuite à
pied vers le terminal de bus que nous trouverons une heure plus tard après
maintes fausses directions ! De là, nous ne trouvons pas de bus et décidons de
prendre un taxi pour aller aux eaux thermales, après une journée de transport
inconfortable, cela nous fera le plus grand bien ! Le taxi nous laisse une
première fois aux eaux tièdes qui s'avèrent froides puis aux bains publics où
chacun prend son bain hebdomadaire ou fait sa lessive. Les femmes se baignent
toutes habillées, nous sommes rares à nous mettre en maillots de bains et de
plus nous sommes les seules touristes. Avant de nous jeter à l'eau, nous
mangeons du poulet au barbecue avec du riz et du yuca, genre de grosse racine
pâteuse.

Au premier abord l'eau
est froide, il n'est guère tantant de s'y jeter ! Puis, une famille bolivienne
nous invite à partager son espace dans les bains, l'eau y est bouillante, nous
nous enfonçons dans la terre comme dans des sables mouvants et pouvons entrer
tout notre corps dans l'eau qui bouillonne. Nous restons un moment à discuter
dans notre sauna jusqu'à ce que le père de famille viennent nous offrir des
bières dans l'eau, nous restons ensuite avec la famille qui nous invite à
manger une seconde fois et sommes invités à découvrir la propriété du petit
fils des doyens du site. A l'origine, un milliardère espagnol avait acheté le
terrain avec son épouse bolivienne. Aujourd'hui, le descendant de cette riche
famille essaie de vivre sans argent, dans une cabane qu'il a construite de
l'autre côté de la rivière et où il restaure des meubles, fabrique des éléments
avec des branches de palmiers et acceuille des volontaires gratuitement.

L'après midi passe vite
et quand le jour décline, nous quittons nos hôtes crucéniens (de Santa Cruz) et
nous appelons notre taxi pour rentrer à Roboré. Dans cette région de Bolivie,
la population a plus de moyens et cela se ressent, les gens sont plus avenants,
plus ouverts et partent plus en vacances.